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Immobilier : ne négligez pas le diagnostic énergétique
31 Octobre 2020

Depuis 2011, l'affichage du diagnostic de performance énergétique (DPE) est obligatoire lors de la vente ou de la location d'un bien immobilier.

Ce document, souvent critiqué, va même devenir opposable en 2021 dans le cadre de l'application de la loi ELAN. L'occasion de faire un point sur l'importance de ce diagnostic dans le cadre des transactions immobilières avec Laurent Vimont, président du groupe Century 21.

Transition écologique : Qu'est-ce que le DPE ? Et à quoi sert-il ?

Laurent Vimont : C'est un document, réalisé par un professionnel spécialisé, qui établit la performance énergétique d'un logement. Cette évaluation se traduit par une note, allant de A à G, même si le document en lui-même comprend des indicateurs plus précis comme les caractéristiques du logement, ses consommations annuelles, les équipements en matière de chauffage, de ventilation ou la présence de ponts thermiques. Aujourd'hui, les notes les plus élevées, A et B, sont réservées aux logements neufs ou récents. Le parc de l'ancien oscille entre le C et le E. Dans le détail, cela reste un document très complexe. Pour le futur acquéreur ou le locataire, il constitue surtout un outil afin de mieux évaluer les éventuels travaux à réaliser.

TE : Quel rôle joue l'agent immobilier ?

L.V. : Nous avons essentiellement un rôle de conseil pour accompagner les propriétaires dans l'utilisation du DPE. Comme je le disais, c'est un document très technique, ardu, réalisé par un spécialiste. L'agent immobilier peut s'en servir pour aider le futur acquéreur à chiffrer les travaux à réaliser lorsque le logement a une note basse. C'est aussi un outil pour bien évaluer et fixer le prix du logement avec le propriétaire. En France, nous avons été les premiers à jouer le jeu de l'affichage obligatoire. Dès 2011, notre parc de biens est passé de 50 000 à 15 000, pour ne garder que les logements disposant d'un DPE.

TE : Le DPE a-t-il un impact sur les prix du marché ?

L.V. : Très franchement, c'est extrêmement difficile à évaluer. Cela pour une raison simple : dans un marché où il y a une pénurie de logements, la priorité ce n'est pas de dénicher un appartement ou une maison moins énergivore, mais simplement de trouver un toit. Qui plus est, le marché de l'ancien est assez homogène en termes de notation. Pour qu'il y ait un effet quantifiable, il faudrait que le socle de logements disponibles se renouvelle avec du neuf, ce qui peut prendre une dizaine d'années.

« Risqué de négocier une décote sur la base du DPE »

TE : Un acquéreur n'a donc pas intérêt à négocier à la baisse en utilisant le DPE...

L.V. : En matière d'immobilier, toutes les négociations sont possibles. Un acquéreur peut tenter le coup, mais, sur un marché comme celui de la ville de Paris, par exemple, où le vendeur est roi, cela me paraît risqué de négocier une décote sur la base du DPE. Même dans une zone rurale, où on a des notes un peu moins bonnes qu'en milieu urbain, la priorité reste encore de se loger.

TE : Qu'en est-il de la fiabilité des DPE ?

L.V. : C'est un sujet qui a, en effet, été très débattu. Aujourd'hui encore, il y a de fortes disparités entre des diagnostics qui peuvent parfois afficher trois notes différentes selon les professionnels qui l'ont réalisé. Je pense que cette question de la fiabilité reste un domaine où il y a des progrès à faire, parce que, en plus de compliquer la tâche des agents immobiliers, cela ne facilite pas la lisibilité du dispositif pour les propriétaires.

TE : Au 1er janvier 2021, le DPE sera un document opposable. Cela va-t-il bousculer le marché ?

L.V. : Pour ça, je vous donne rendez-vous l'année prochaine. Avec la crise sanitaire, tous les professionnels de l'immobilier naviguent à vue. Nous évaluerons donc l'impact de ce nouveau DPE opposable quand il sera en place.

Source : Leparisien.fr

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