Actualités

Crédit immobilier : pourquoi il sera encore plus difficile d'emprunter dans les prochaines semaines
27/04

Les taux d'usure - les taux d'intérêt maximaux que peuvent proposer les banques - ont été stabilisés en avril à des niveaux relativement faibles.
Ce qui devrait compliquer encore un peu plus l'accès au crédit des ménages, dans un contexte de hausse des taux.

Le printemps de l'immobilier, période traditionnellement propice aux transactions, risque d'être fortement perturbé cette année. Déjà pénalisés par la hausse du taux de crédit moyen sur 20 ans, qui a augmenté de 40 centimes depuis janvier pour s'établir à 1,45%, les emprunteurs doivent désormais faire face à une autre difficulté.

La Banque de France a en effet stabilisé les taux d'usure au début du mois d'avril à 2,40% (sur 20 ans), ce qui, combiné à la hausse constante des taux de crédit, a pour conséquence de provoquer ce que les courtiers appellent un effet ciseau.

Un mécanisme qui pourrait compliquer encore un peu plus l'accès au crédit pour les classes moyennes et populaires.

Une marge de manoeuvre très limitée

Pour bien comprendre, revenons d'abord sur ce fameux concept du taux d'usure. Ce taux plafond que les banques ne peuvent dépasser est calculé par la Banque de France à partir de la moyenne des taux d'intérêts effectivement pratiqués par les établissements prêteurs durant le trimestre précédent, augmenté d'un tiers.

Les taux d'usure du deuxième trimestre 2022 ont donc été calculés sur la base des taux moyens de crédit pratiqués par les banques entre janvier et mars. Une période où les taux étaient particulièrement bas.

Mais depuis plusieurs semaines, les taux des crédits remontent et se rapprochent des taux d'usure. Une situation qui limite la marge de manoeuvre des banques, prises en tenaille entre la hausse du coût de l'argent et la stabilisation des taux d'usure.

Si le taux moyen d'un crédit sur 20 ans s'élève actuellement à environ 1,45%, les dossiers les moins solides peuvent se voir proposer des taux qui approchent les 2%.

En ajoutant les frais annexes et les coûts d'assurance, le Taux annuel effectif global (TAEG) peut ainsi rapidement dépasser le taux d'usure fixé à 2,4%. Jusqu'à présent, ce sont les profils les plus fragiles qui étaient exclus du marché du crédit, note Cécile Roquelaure.

L'effet ciseau va avoir pour conséquence d'exclure également des profils plus classiques, qui se situent dans la classe moyenne.

Pas d'amélioration avant juillet

Si les taux d'usure ont été initialement instaurés pour protéger les emprunteurs et empêcher les banques de proposer des taux trop élevés, ce dispositif montre ses limites dans des périodes d'incertitude. Ce système est efficace lorsque les taux de crédit sont stables, précise Maël Bernier.

Mais quand les taux s'envolent, comme c'est le cas actuellement, les taux d'usure se retournent contre les emprunteurs. La situation ne devrait pas s'améliorer avant le début du mois de juillet.

C'est en effet à cette date que la banque de France fixera les prochains taux d'usure.

Pour tenter de faire passer son dossier auprès des banques dans ce contexte défavorable, il est plus que jamais conseillé de faire marcher la concurrence entre les différents établissements pour tenter de gagner quelques centimes sur les taux.

Ce qui peut faire la différence pour faire passer le TAEG sous les taux d'usure et ainsi réussir à obtenir un prêt.

Voir le site
  • Alerte Mail
  • Favoris 0
  • 0